INSERTION
L’association intermédiaire Aspe occupe le créneau des services à domicile et souhaite se tourner davantage vers les professionnels et les collectivités.
Proposer des travaux de ménage, de bricolage, de jardinage au domicile de particuliers à des accidentés de la vie, des « gens qui sont sur le carreau », qui parfois sortent de prison : depuis trente ans c’est la mission de l’Association sociale pour l’emploi (Aspe). il lui faut gagner la confiance des employeurs (ses clients) et gérer les salariés, leur réapprendre à respecter les horaires, les consignes
Au Grand-Caillou
« Dans une société où l’on existe par le travail, l’emploi est forcément un outil d’immersion » annonce d’emblée la présidente, Fabienne Dufossé, ancienne élue à Blanquefort dans l’équipe Feltesse) et ancienne directrice administrative et financière dans un château du Médoc. « En période de crise économique, c’est encore plus difficile ! Mais j’ai l’habitude de dire que nous offrons un tremplin vers l’emploi ». Une gageure !
Installée au cœur de la cité du Grand-Caillou à Eysines, le siège de cette association intermédiaire assume avec conviction sa mission.
Ses trois antennes (Eysines, Blanquefort et Bordeaux) ont accueilli l’an dernier 162 personnes « de 20 à 77 ans ». Elles emploient dix salariés, notamment des encadrants techniques et des accompagnatrices socioprofessionnelles. Lesquelles assurent le suivi personnalisé de chacun en lien avec les partenaires sociaux, en matière de formation, de logement, de santé, de langue etc…
« Nous voyons des gens se redresser, reprendre confiance, repartir. D’autres n’ont pas les armes et nous ne pouvons pas les laisser tomber » confie la nouvelle directrice Julie Calvagrac, bien décidée à faire bouger les ligne.
Gardien d’immeuble
« Notre chiffre d’affaires s’élevait l’an dernier à 1,2 M d’euros et nous recevons chaque année 42 000 euros d’aides de l’Etat car nous sommes agréées par la direction du travail et de l’emploi. 60% de nos missions se font en direction des particuliers. or, nous aimerions travailler davantage avec des professionnels.
Depuis quelques temps, l’Aspe parvient à offrir des missions « plus solides, plus formatrices » à ses salariés.
Elle s’est rapproché de certains bailleurs sociaux, tels Domofrance ou Claisienne, qui acceptent de jouer le jeu en proposant des remplacements de gardien d’immeuble par exemple.
« Nous aimerions travailler davantage avec les collectivités locales, les mairies mais elles n’ont pas le réflexe de faire appel à nous. Il y a les paroles…et les actes » regrette Julie Calvagrac. « Nous connaissons bien notre public, nous sommes des professionnels de la mise en relation et globalement nous n’avons pas plus de problèmes avec nos salariés que les autres » assurent-t-elle.
Sortir de l’isolement
Bénéficiaires du RSa, chômeurs en fin de droit, anciens salariés ayant connu une dégringolade spectaculaires à la suite d’une séparation, jeunes en difficultés, personnes handicapées, retraités : ils sont nombreux à venir chercher ici quelques heures de boulot, pour mettre du beurre dans les épinard, sortir de l’isolement. « Je dis toujours à mes amis que cela peut arriver à tous le monde. je leur dit aussi qu’après une perte d’emploi il faut réagir vite, ne pas se dire que l’on va rester six mois tranquille. La pente est trop difficile à remonter ensuite lorsqu’on a un trou d’un an dans un CV » lâche Julie Calvagrac, bonne conseillère.
Source : Sud Ouest / Christine MORICE
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